vendredi 6 janvier 2017

Conférence : le silure bilan de 3 décennies de suivi


La conférence donnée par Jean Claude Tanzilli et Jean Pierre Faure à la fédération de la pêche du Rhône ce mercredi, a fait salle comble (une centaine de personnes).
Avant sa réédition au CNPL à Clermont-Ferrand samedi prochain, je vais tenter de vous faire un résumé. Et de vous donner mon avis.

L'objectif de cette conférence est de donner à tout un chacun des informations factuelles, recueillies durant trois décennies sur ce poisson qui fait tant parler de lui : le Silure Glanis.

C'est ainsi que l'on apprend que le silure était présent dans le bassin du Rhône il y a 8 millions d'années.
Pour les septiques, vous pouvez allez voir au musée de l’Ardèche des fossiles de ces silures (https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/photos-le-nouveau-museum-de-l-ardeche-devoile-sa-collection-de-fossiles-1461155570). A cette époque, c'était le prédateur dominant avec le brochet et l'anguille.
Et depuis, il a été présent dans nos eaux intérieures de nombreuses fois entre fonction des périodes de glaciations et réchauffements.
La première capture relatée en France date de 1569, au sud de Strasbourg dans la rivière ill.
Le climat n'a pas toujours été favorable à son développement et sa représentation dans nos eaux intérieures a été chaotique.

Plus récemment, le silure a commencé à faire parler de lui à partir des années 80, car sa population s'est beaucoup développée suite a cette nouvelle période de réchauffement et des spécimens de taille plus conséquente étaient prit par les pêcheurs.
On note que les années 90 ont été le paroxysme en ce qui concerne le nombre de spécimens capturés. Ensuite, la population de silure a régressé de façon assez brutale dans les années 2000 et enfin une lente et progressive érosion des effectifs s'est mit en place ces dernières années. Par contre, la taille des spécimens est resté en augmentation constante.
Cela a engendré beaucoup de questionnements de la part du grand publique, puis des craintes et enfin des réactions irrationnelles. C'est comme cela que tout récemment les pêcheurs professionnels on fait la demande auprès du ministre de l'écologie, pour classer l'espèce en "nuisible" et conduisant cette espèce à sa destruction systématique.

Il est donc important de répondre à ces questionnements pour rester rationnel et éviter de "casser" des écosystèmes.

C'est là que le travail de Jean Claude Tanzilli réalisé sur 30 ans apporte énormément d'informations. Ce travail c'est de nombreuses captures (environ 17000), des observations (notamment avec 4000 contenus stomacaux et 700 marquages). Avec un tel jeu de données, étudié, analysé et compilé par une équipe de la fédération, on peut commencer à tirer des conclusions; Conclusions qui seraient erronées avec un jeu de données d'une petite centaine d'individus, et encore plus sur une période de quelques années.

Voici donc ce qui ressort de ce travail colossal.

L’espérance de vie d'un silure dans un environnement qui lui convient peut aller jusqu'à 80 ans. Sa croissance est très rapide sur ses premières années de vie, puis est considérablement ralentie lorsqu'il atteint 2 mètres de long (1 à 2 centimètres par an).
On observe une stagnation de la taille à partir de 2m40/2m50 (serait-ce sa taille maximum moyenne dans nos eaux intérieures ?).

Les contenus stomacaux, révèle que de nombreux estomacs sont vides (résultat qui correspond avec ce qui a été observé via des pêches électriques et au filet).
Ainsi, 75% d'estomacs sont vides. L'alimentation du silure est très irrégulière : de longues périodes de jeûnes ont été observées, ainsi que des moments de frénésies alimentaires très courts.
Le silure à une digestion très lente comparable à celle des reptiles. Pour vous donner une idée, un silure de 2 mètre mange 15 fois moins qu'un cormoran adulte en une année.



L'alimentation du silure est très variée 40% de poissons, 30% de mollusques, 20% d’écrevisses et ensuite ce sont des décrets urbains, du substrat, des mammifères, de la nourriture humaine...
Le suivi sur ces 3 dernières décennies montre que le silure va préférer consommer les espèces les plus présentes (brème, carassin, mulet, ... selon le lieu) . C'est ainsi, que dans les années 90 le poisson chat était un de ces met préféré (ce qui a conduit à une régulation de cette espère invasive). Les observations ont révélé une augmentation importante du cannibalisme, comme pour s'autoréguler. C'est dernières années le silure est même devenu le poisson le plus consommé par le silure dans le Rhône lyonnais.

On apprendra beaucoup d'autres choses sur le silure (mais je ne peux pas tout détailler, il faut aller voir la conférence pour cela).


En conclusion, je retiens les points suivants :

1 - Le Silurus glanis est une espèce autochtone,
2 - La population du silure est revenu à la densité des années 80,
3 - Les spécimens les plus gros stagnent en moyenne à 2m40/2m50,
4 - Le silure a une consommation alimentaire très optimisé (digestion très lente),
5 - Le silure s'autorégule par cannibalisme (et parfois lors des combats de la fraie),
6 - Les plus gros silures sont les plus cannibales (un silure peut ingurgiter des silures qui font la moitié de leur taille !) .

Au vu de ces conclusions, le classement nuisible de cette espère me parait incohérent. Pourquoi faire disparaître une espèce autochtone ?
Et si cela est fait, cela risque de dynamiser de nouveau son expansion (plus d'auto-régulation par le gros sujets), donc l'effet inverse souhaité.
Certaines espèces invasives risquent de faire leur retour (poissons chats, écrevisses américaines, corbicules...).
Sans parler de l'impact budgétaire, car les cadavres de poissons de telle taille doivent être traités sans quoi on s'expose à des troubles de la santé publique.
Quant à leur consommation massive, au vu du taux de PCB que concentre ces poissons (qui sont au sommet de la chaîne alimentaire), il serait irresponsable de l'autoriser.

Laissons donc faire la nature et pour les ouvrages artificiels (passes à poissons), mettons en place des systèmes de répulsions des silures (ex : champs électriques) pour qu'ils aillent jouer leur rôle sur le reste des cours d'eau. Bien que les fédérations soutiennent cette étude factuelle, la décision finale reste éminemment politique (avec le jeu habituel des lobbies), c'est pourquoi je me suis fendu de ce billet.

Je tiens à remercier les auteurs de cette conférence, pour ce travail minutieux et de longue haleine, qui rend ce poisson un moins mystérieux. Et tout particulièrement Jean Claude Tanzilli pour avoir constitué ce jeu de données, qui est à ce jour le plus complet sur un poisson en Europe.


lundi 1 juillet 2013

Un silure trop gros pour moi

Mi-octobre j'ai vécu une aventure que je ne suis pas près d'oublier.
En fin de journée, je décide d'aller taquiner les silures sur la Saône avec mon float tube. Après une heure et demie de dérives infructueuses, je vois un gros écho sur mon sonar alors que je m'apprêtais à rentrer...
Je décide de faire une mini dérive pour repasser dessus. Et là, BAM une belle cartouche : le combat s'engage.
A ce moment ce que je ne savais pas que le combat allait durer 55 minutes et qu'il n'allait pas tourner à mon avantage.

Récit :


0'00 : La touche est virile, le poisson tient le fond et remonte de courant, je serre le frein et palme


5'00 : Je commence seulement à pouvoir pomper et à prendre de la tresse au poisson...






12'00 : Suite au passage de deux péniches, le poisson accélère et me tracte à contre courant.



19'00 : Je me met à la vertical au dessus du poisson et je force pour le décoller, mais la pression est telle que mon float tube commence à basculer... Je suis contraint de renoncer au passage en force. Il va falloir attendre un peu...


21'00 : Je décide de le combattre du bord, car j'ai besoin de reprendre mon souffle.


23'00 : Je me rends compte qu'il faut le combattre sur l'eau, sinon la partie est perdue d'avance. Je reparte sur l'eau.



30'00 : Je suis loin de maîtriser le poisson, j'ai de plus en plus de mal a maintenir la tresse en tension et il entrain le scion de ma canne dans l'eau.



40'00 : La fatigue me gagne, la nuit est entrain de tomber, je suis en nage et le moral qui commence à être atteint...

48'00 : Le combat fait rage, la nuit s'installe. En palmant comme un fou, j'arrive à lui prendre un peu du fil, comme si en palmant ça le faisait décoller...


52'30 : Je n'y vois plus rien, je suis épuisé et le poisson tire toujours. Il est trop dangereux de combattre sur l'eau, je décide de regagner la berge pour le combattre du bord.

54'00 : Je suis au bord et je ne peux rien faire, je subis la pression sans pouvoir gagner un centimètre de fil. La fin est proche et inéluctable.

54'48 : Je bascule en arrière dans l'eau, ma tresse vient de se rompre. Le silure a gagné. Étrangement, je suis soulagé, car mes souffrances s'arrêtent nettes.


Je ne connaîtrais jamais la taille et le poids de ce silure, tout ce que je sais c'est qu'il aurait constitué un record pour moi et qu'il m'a donné une bonne raclé; ça rend tout de suite plus humble envers ses valeureux combattants que sont les silures. Qui sait, peut être qu'un jour j'aurais la chance de recroiser son chemin...

Restez à l’affût ;-)


lundi 1 avril 2013

Le grand Rhône à Avignon (jour 2)

5h35 j'ouvre un œil et éteins mon réveil réglé à 5h45. J'attends tout de même 5h45 pour ne pas déranger dans leur sommeil les autres pêcheurs.
Et finalement quand je décide de sortir de ma chambre, je m'aperçois que Jean Claude est déjà sur le pied de guerre.
On déjeune et se prépare rapidement. Puis après avoir pris le stocke d’appâts, on s'engouffre tous dans le 4x4 de Jean Claude direction le Rhône bien sûr.
Une fois garé près de l'embarcadère, tous le monde commence à décharger. Quand soudain Nico qui était le premier sur le ponton nous dit qu'il n'y a plus le bateau !
Au début je n'y crois pas et avec Vincent on se dit que Nico est farceur ce matin; Mais Jean Claude lui se fige et à son attitude nous comprenons vite qu'il y a un gros problème.
Les histoires de veille au soir, reviennent soudain à nos esprits... La semaine précédente Jean Claude nous avait raconté qu'il avait faillit perdre son bateau car personnes mal intentionnées avaient décroché son bateau.
Sauf que cette fois-ci nous craignons tous une escalade. Le bateau est un peu plus loin échoué sur la berge au milieu des arbres qui plongent dans le Rhône.
Vincent est le premier à aller dans la végétation pour voir le bateau; On en le voit pas, un craquement de branche se fait entendre et plouf ! C'est Vincent qui est tombé dans l'eau; Heureusement pas de bobo, mais le bateau est bien envasé. Je rejoins donc Vincent pour l'aider à pousser le bateau. Nous voilà tous les deux dans le Rhône à 6h30 du matin à pousser un bateau. Heureusement  nous sommes en août l'eau est plutôt chaude.
Finalement, je finirais en nageant derrière le bateau pour le ramener au ponton.
Là nous constatons que les cordages ont été coupés au couteau, après inspection le bateau n'a rien et les équipements sont toujours là.
Finalement à 7h30 nous embarquons sur le bateau pour débuter notre journée de pêche, mais avec une certaine contrariété et inquiétude  A ce moment tous les scénarios trottent dans nos têtes, y compris celui du sabotage. Heureusement il n'en sera rien.
Dans mon for intérieur, je regrette d'avoir prit les histoires de Jean Claude la veille comme du folklore halieutique...

Nous regagnons les premiers postes à silure, mais la concentration n'est pas tout à fait là, après cette mésaventure... Le vent souffle pas mal et nous empêche de faire de dérives correctes.
Il faut donc trouver des endroits abrités.
Après analyse de la situation Jean Claude réussit à localiser une zone au calme et l'on commence réellement à pêcher.
Les silures sont éparpillés et il n'est pas facile de les localiser. Mais ils sont bien là, et les queues de silures claquent à la surface.
Les silures sont tatillons et nous chipent des vers sans que l'on s'en aperçoive.
Mais finalement vers 10h je ferre un silure sur une touche très discrète. Le combat s'engage, c'est un beau poisson, il a de la puissance. Mais ce n'est pas un poisson d'1m80. Il viendra assez rapidement à la surface et je m'apercevrais qu'il a été piqué sous le ventre.
Ce poisson venait frôler ma ligne pour chiper mes vers mais cette fois-ci j'ai été plus malin que lui.
Ce joli silure de 1m50 environ repartira directement sans être monté sur le bateau pour ne pas l’abîmer plus.


Jean Claude nous explique que le silure à un pouvoir de cicatrisation très important notamment grâce à son mucus qui protège très rapidement les plaies.
La journée de pêche commence bien pour moi, avec une nouvelle entrée dans le carnet de Jean Claude.

L'exploration des grandes fosses se révélera infructueuse (rien n’apparaît au sondeur...), aussi nous décidons de repartir en amont plein gaz !
Quelques kilomètres plus loin, d'énormes échos apparaissent, vraiment gigantesques, mais nous sommes passé dessus, donc inutile de perdre notre temps : nous passons notre chemin...

Direction le centre d'Avignon, nous longeons les remparts de la cité des papes, puis passons sous le fameux pont, la vue du bateau est magnifique !
L'heure du repas a sonné et nous trouvons une petite anse à l'ombre de grands arbres. Un solide déjeuner nous requinque et les discussions halieutiques vont bon train sur le bateau.
Jean Claude remarque un comportement anormal des canards postés sur la berge : aucun n'ose se jeter à l'eau; Faut-il en déduire la présence d'un gros prédateur dans les parages ?

Trêve de bavardages, nous reprenons la pêche en faisant une belle dérive le long de grosses péniches. Des montres hantent les lieux, et nous sommes tous très concentré. Quand soudain, Vincent ferre après avoir ressentit une lourdeur sur sa ligne. Banco, sa canne je courbe et un joli combat s'engage.
Après une à deux minutes le poisson fait surface, c'est un beau silure d'1m60 bien gras.
Vincent le saisi à main nue et le hisse sur le bateau. Le silure n'est vraiment pas content et n'a pas envie de se faire mesurer. Il nous le fait savoir en déféquant sur le bateau, une odeur pestilentielle nous incite à le relâcher au plus vite (après avoir fait quelques photos) et à faire un brin de nettoyage sur le bateau.



Nous entamons alors une très longue dérive qui nous mènera dans le grand Rhône. Le soleil est de plomb et les silures très tatillons, les touches sont imprescriptibles et nous nous faisons chiper nos vers...
Le fond est très accidenté et ne nous facilite pas le travail. Malgré tous nos efforts, nous n'arriverons pas à capturer de nouveaux silures.
La journée de pêche a été longue et il est tant de rentrer au gîte. Pour moi, c'est la fin du séjour (alors que Nicolas et Vincent reste encore 3 jours) et c'est avec un pincement au coeur que je quitte l'équipe.
D'ailleurs, le lendemain, Nicolas attrapera un beau silure de 2m04 bien large.

Voilà donc comment mon séjour à Avignon sur le grand Rhône au côté de Jean Claude Tanzilli c'est déroulé. J'ai rencontré Nicolas et Vincent qui sont vraiment des personnes très sympas et j'espère les revoir pour partager notre passion commune.

Je repars donc des images plein la tête et une folle envie de continuer la traque du silure en espérant toucher peut être un 2 mètres...

La saison n'est pas finie, tous les espoirs sont encore permis ;-)






mercredi 23 janvier 2013

Le grand Rhône à Avignon (jour 1)


Cet été j'avais rendez-vous avec une légende vivante dans le milieu halieutique : Jean Claude Tanzilli.
J'avais déjà eu l'occasion de pêcher le silure avec lui en 2011 vers Lyon, mais cette fois-ci le décors change puisque le séjour se déroule à Avignon, endroit où le Rhône est très large et offre donc un terrain de jeu très vaste.

J'ai rendez-vous à Sauveterre un petit village à côté d'Avignon dans un gîte spécialement réservé pour l'occasion.
Je dois y retrouver Jean Claude, ainsi que deux autres pêcheurs Nico et Vincent en fin d'après midi.
Nous somme le 15 août et le trajet de Lyon à Avignon en voiture s'annonce chargé. Je décolle donc en début d'après midi. Au début tout se passe bien, mais arrivé à Valence je trouve les bouchons.
Je prends donc mon mal en patience et sors le GPS pour emprunter les routes secondaires.
Au bout de quelques heures je finis par arriver au gîte, où je retrouve Jean Claude.

Je fais donc connaissance avec Nico et Vincent qui ont déjà installé leurs lits sur la terrasse pour dormir à la belle étoile. Après avoir déchargé mes quelques affaires dans une chambre du gîte, nous commençons à parler pêche (Jean Claude étant parti faire le ravitaillement).

Nico et Vincent sont arrivés en fin début de matinée (ils ont roulés de nuit), ils ont déjeunés avec Jean Claude dans un restaurant au bord du Rhône. Ils me montrent les photos de Silures qu'ils ont prises au restaurant. Et oui, ils ont réussi à attirer des silures avec des morceaux de pain : incroyable !
Les discussions vont bon train, d'autant plus quand Jean Claude revient.
Après un petit apéro, un repas sympa on a tous envies de se coucher pour être d'attaque le lendemain matin. Ma nuit sera entrecoupée, à cause de la chaleur mais aussi de l'excitation de la journée à venir.

Finalement à 5h45, tous le monde se lève, se prépare et puis direction le Rhône où le bateau de Jean Claude nous attend.
A 6h30, nous sommes sur le quai paré à embarquer. Une fois le ponton derrière nous, Jean Claude met les gaz direction un secteur plus au sud qui affectionne, après 25 minutes de navigation nous arrivons sur le site et il s'en est fallut de peu que l'on se fasse ravir la place par deux autres pêcheurs.

L'action de pêche débute avec quatre lignes et deux techniques différentes (leurres et verres). De beaux échos apparaissent sur le sondeur. Tout le monde est concentré car l'heure est propice et l'on a vraiment envie d'en découdre.

Finalement, il faudra attendre 9h30 pour avoir le premier poisson et c'est Nico qui ouvre le bal avec un vigoureux silure de 1m60. La touche et le combat ont été filmés en direct avec une caméra fixée à la canne : sensations garanties !

Nous ne sommes pas seuls et les deux pêcheurs dont je parlais précédemment nous suivent en dérive.
Mais ils n'auront pas la chance de sortir un poisson, finalement après plusieurs dérives ils décident d'abandonner et regagne leur mise à l'eau.


Comme nous sommes joueurs, nous les suivront pour prospecter des petites fosses nous loin de la mise à l'eau et là nous mettrons au sec un petit silure (inférieur au mètre) au nez et à la barbe des deux pêcheurs qui rentrent bredouille.


Ensuite, Jean Claude nous emmène prospecte de grandes fosses très profondes (entre 12 et 20 mètres de profondeur). Les fosses sont étrangement vides...
On finit par aller prospecter un peu plus bas, le moteur du bateau démarre et tous le monde remontent sa ligne, moi aussi mais avec un peu de retard. Et là, drame je rate le ferrage d'un poisson qui avait décidé d'attaquer mon leurre à la dernière seconde...

Je rage, et je peste intérieurement ! Les postes en aval, bien que très vaste ne nous apporterons pas de poissons, alors nous décidons de repartir vers les mythiques piles du pont TGV.

Le site est grandiose, il fait très chaud et c'est le début de l'après midi. Nous remontons en amont du pont pour opérer des dérives entre les piles. La manœuvre doit être bien calculée pour ne pas heurter les piles et ne pas effrayer les poissons très éduqués à cet endroit.
Pour ne rien arranger les choses, un petit vent s'est lever et il faut utiliser l'ancre flottante pour ne pas dériver trop vite.
Entre les piles il faut être très attentifs car le fond est jonché d'obstacles, mais c'est sûr : les silures sont tapis là-dessous. Jean Claude pêche la tresse à la main et frôle les obstacles pour tenter les silures. Et soudain en sortie de dérive, BAM ! C’est la touche. Jean Claude ferre le poisson et me met la canne entre les mains.

Après une prise en main un peu chaotique de ma part, le combat commence à tourner en ma faveur. Le matériel dont nous disposons nous permet de sortir l'autorité le poisson de la zone encombrée. Au bout de quelques minutes le silure dégaze, et l'on voit apparaître cette énorme masse. Le silure fait 1m80 et nous sommes tous euphorique, tout particulièrement moi qui le tiens au bout de la ligne.

Maintenant, il faut le hisser sur le bateau, mais le silure en a décidé autrement et il ne se laisse pas faire.
Je reste patient et ne prend pas de risque (avec les triples employés un accident est vite arrivé).
Finalement, j'arriverais à le saisir par la mâchoire inférieure et à le montrer sur le bateau (le bateau de Jean Claude est plus haut que la normal, ce qui rend cette étape plus sportive). Le silure est soulevé, pris en photo, puis mesuré avant d'être relâché.


La journée de pêche s'achèvera une heure plus tard mais sans nouveau poisson.
Je suis sur un petit nuage, même si j'aurais aimé sortir un poisson ferré par mes soins.

Nous rentrons donc au ponton où l'on laissera le bateau pour rentrer au gîte avec le 4x4 de Jean Claude. Là se sera douche, repos, visionnage des photos et vidéos de la journée.

Puis viendra le moment du repas : apéro, grillades, histoires de pêcheurs...
Jean Claude est intarissable et nous raconte ses mésaventures, dont certaines (je l'avoue) me paraissent plus tenir du folklore halieutique...
Sur ces bonnes paroles nous regagnons nos couchages pour être d'attaque le lendemain.

Voilà donc le récit de ma première journée de pêche en Avignon, la suite du séjour fera l'objet d'un autre billet : très bientôt.

mardi 4 septembre 2012

Un été en float tube

Cet été j'avais hâte de remettre à flot mon float tube dans ce beau fleuve qu'est l'Aude.
J'avais de nombreux spots (jusqu'ici inaccessibles) à découvrir.

La météo s'annonce plutôt clémente et les cours d'eau pas trop bas. Tout cela est de bonne augure et j'espère pouvoir établir un nouveau record de Silure.

Mais ma première pêche du bord se solde par des lignes coupées, de jolis départs, de beaux combats trop vite stoppés par la casse. J'enrage après moi, car dans l’excitation de retrouver mes coins de pêches j'en oubli les principes élémentaires physique...



Bref, le lendemain je me ressaisis et m'organise comme il se doit. J'équipe les donnes cannes avec le bon matériel.

Et le résultat ne se fait pas attendre : un beau départ et le combat s'engage...

Comme mon équipement est puissant, je maîtrise rapidement le poisson qui est au bout de ma ligne.

Il s'agit d'un joli petit silure de 65 cm.
Il retournera à l'eau en pleine forme.





Mes sorties en float tube se succèdent mais sans succès, les silures ne sont pas mordeurs ou trop méfiants ou sur d'autres spots.
Pourtant les eaux sont chaudes : 24-26°C en surface (je suis d'ailleurs contraint d'acheter une paire de waders respirantes). Alors je prospecte et essai différents leurres.
Du bord, je continu à attraper de jolis petits silures et des anguilles. Et parfois un beau chevaine se fait prendre à mon lancer.


Mais toujours rien en float tube ! Comme je suis d'un naturel patient et obstiné je continue sans relâche à prospecter.
Quand une fin de matinée au détour d'un arbre immergé, ma cuillère est happé au premier passage.
En désespoir de cause, j'avais "chaussé" une petite cuillère tournante argentée pour voir si d'autres carnassiers (sandres, perches) étaient actifs.
Mais la touche qui s'en suivit me fit vite comprendre qu'il s'agissait d'un beau silure. L'attaque fut si foudroyante, que je n'ai pas eu le temps de dé-serrer le frein de mon moulinet et quelques secondes plus tard le poisson ouvrait mon triple et s'échappait ventre à terre.

Dépité je finis ma partie de pêche. Le lendemain, je suis retourné au même endroit (même si j'avais peu d'espoir de revoir ce poisson).
Et là, au même endroit, avec une plus grosse cuillère et au premier lancé, une touche emporte ma tresse.
En réalité, le poisson fonçait sur moi et c'est seulement lorsqu'il m'a dépassé que le combat s'est engagé violemment. 
Je me suis fait traîné sur 25 mètres en aval, je n'arrivais pas à retenir ce poisson qui s'affolait dès que je donnais un coup de palme.
Le frein de mon moulinet chante et le poisson est toujours collé au fond. Il finit par regagner une zone remplie de branches immergées (et que je n'avais pas repéré).
A ce moment, il opère un virage pour repartir au centre du cours d'eau dans le courant et là la tension sur ma canne me tétanise les avants bras.
Le tension est telle que je ne sens plus les rush du poisson. Je réalise alors que ma tresse glisse sur plusieurs branches immergées, si bien que je sens plus le poisson.
Il va falloir rendre les armes, j'essaie tout de même de libérer ma tresse mais en vain, et finalement je casse ma tresse pour me libérer.
Le silure emportera ma cuillère et ma partie de pêche (bien que tout juste commencé), me laissera un gout particulière; Car il s'agissait certainement du plus gros poisson que je n'avais jamais eu au bout de ma ligne. 

Mes leurres ne donnent plus rien et je décide de pêcher au poisson mort manié. Les débuts sont prometteurs car j'arrive à attraper un joli silure de 5kg dans les branches d'un arbre immergé.
L'avantage avec le float tube, c'est que l'on peut s'approcher au plus près de ce genre d'obstacle, voir passer au dessus.
Quinzaine minutes plus tard, sur la même zone une belle tape emporte ma brème entièrement, le silure ma bien eu.

Je continu à attraper de petits silure entre les branches, mais rien qui pourrait inquiéter mon record...


Et puis, par une belle journée d'été en milieu de matinée; Alors que je réalisais une dérive au dessus d'un cassant par environ 3m50 de profondeur, la brème avec laquelle je pêchais a été emporté latéralement et très rapidement (ma de manière très fluide).
J'ai appuyé mon ferrage et un combat inoubliable a commencé.

Tout d'abord, lorsque je me suis rendu compte de la puissance du poisson (qui ma tracté sur plusieurs mètres), j'ai vite commencé à palmer pour m'éloigner de la berge et me positionner au centre du fleuve.
A ce moment, le poisson m'a fait tourné sur moi même et à tenté de prendre un maximum de fil pour regagner une zone encombrée.
J'ai réussi à contenir ses rushs, grâce à mes bras, mais aussi mes jambes; Et il est revenu dans la zone de combat.
Le combat à duré 10 minutes avant que je puisse faire décoller le silure du fond. Lorsque les grosses bulles d'air sont remontées à la surface, je retins mon souffle avant de découvrir le corps de ce poisson.
Et lorsque le silure fit surface, j'ai été pris à la fois d'admiration et de crainte. Il était énorme !

C'est sûr mon record est battu. Mais surtout, c'est la première fois que je vois un silure aussi gros à côté de moi, car en float tube on nage avec et on est tellement prêt de l'eau.

Ce poisson est plus long que moi et a un corps impressionnant. Mais restera en surface que quelques secondes, car il n'a pas décidé de se rendre aussi facilement.
Alors il replonge dans les profondeurs du fleuve et un second combat commence. Cette fois-ci, il me faudra 5 minutes pour l'épuiser et pouvoir l'attraper par la gueule à la main pour le hisser sur le float tube (enfin sur moi et le float tube).

Ne pouvant accoster en raison des berges abruptes, j'ai du mesurer approximativement la bête. Le verdict tombe, mon record passe de 1m50 à 1m80/90.

Après quelques photos, puis oxygénation, ce magnifique silure dont la robe était parfaite (sans cicatrices), repartira dans les eaux teintées de l'Aude.

La fin de mon séjour se poursuivra par de prises du bord (silures en dessous du mètre et anguilles), mais je ne battrais pas ce nouveau record.

Maintenant, il faut rentrer à la maison avant de repartir pour de nouvelles aventures à Avignon en compagnie de Jean Claude Tanzilli, pour tenter le 2 mètres !



lundi 4 juin 2012

Float tube : premières expériences

Après plusieurs sorties avec mon float tube, je commence à être très à l'aise avec cet engin.
En fait, on s'habitue très vite au confort à bord, ainsi qu'au sentiment de stabilité et de sécurité (peut être un peu trop). D'ailleurs, le gilet de flottabilité est une sécurité qui ne doit pas être optionnelle. 
C'est très agréable, le float tube est très maniable et permet de se faufiler n'importe où en toute discrétion. On fait vraiment corps avec la nature : à raz de l'eau.
Par contre, il ne faut pas présumer de ses forces et être vigilent au courant. Avec un peu d'expérience, on apprend vite à utiliser les zones calmes, les courants, les contres courants et le vent pour moins se fatiguer.

Les waders néoprène permettent d'avoir un confort accru lors des sorties qui se prolonge dans l'eau froide (à 12°C il n'y a aucun problème).


Il est très pratique d'avoir une cordelette à bord pour s'accrocher aux branches d'arbres du bord ou immergés. Cela permet de moins se fatiguer et de pêcher en statique sans faire de bruit.


La technique de la pêche à la verticale est productive et agréable. Je la pratique soit en statique lorsque je repère une zone au potentiel intéressant.

La preuve avec ce joli sandre qui n'a pas décelé ma présence au dessus de sa tête.
D'ailleurs, il n'est pas rare de voir un joli poisson surgir des profondeurs pour happer le leurre que l'on s'apprête à sortir de l'eau; Et parfois juste devant ses palmes !




Mais il m'arrive aussi de pratiquer la pêche au lancer et parfois avec de gros leurres pour faire sortir maître silure de sa fosse. Cela s'avère payant certains jours; Comme le jour de l'ouverture où ce beau silure d'1m50 m'a offert un beau combat.

Malgré les rush puissants du poisson, je me suis toujours senti en sécurité sur le float tube.

Pour éviter de perdre ma canne lors des déplacements, je me suis confectionné une attache avec un collier d’électricien et un cordelette munie à son extrémité d'un mousqueton pour l'attacher au float tube.
Pour finir, le baril étanche est un rangement vital pour transporter clés, téléphone, et autres accessoires qui craignent l'eau.


Une fois que l'on a goûté à ce mode de pêche il est très difficile de revenir pêcher au bord, d'autant qu'il ne génère pas de complications de transport et de stockage.
Maintenant, j'attends avec impatience les beaux jours pour explorer de nouveaux parcours de pêche. Car lorsque les fleuves sont en crus il ne faut pas tenter le diable.

samedi 7 avril 2012

2012 une année prometteuse

Après une série de sortie de pêche à la truite dans différents cours d'eau français, et en prévision de l'ouverture prochaine du carnassier, j'ai craqué pour un float tube.
Le float tube est un outil formidable pour un pêcheur, car il permet d’accéder à des endroits très difficiles d'accès du bord (voir impossible).
C'est un peu comme un bateau, mais en plus économique et plus rapidement opérationnel. En effet, pas besoin d'avoir une remorque, et d'un ponton d'embarquement.
Autre avantage, c'est un moyen de transport écologique (motorisé par des palmes) et très discret pour aborder des spots de pêche.
Avec le float tube on est directement en contact avec le poisson et l'on fait corps avec le cours d'eau, ou le lac.


Mon choix s'est porté sur le Trium JMC, qui est une référence en la matière; Tant en efficacité, qu'en sécurité. Car avec la sécurité il ne faut pas badiner; Le gilet de sauvetage est aussi de la mise (même pour un bon nageur, il peut être indispensable dans certaines conditions).

J'ai hâte d'essayer cette petite merveille, avec quoi j'espère bien taquiné grosses perches, sandres, black bass, brochets et silures.
La suite au prochain épisode ;-)